Après avoir clairement défini votre public cible et ses besoins, décrivez comment vous allez l'atteindre grâce au projet.
Icar accompagne depuis trente ans les personnes exerçant la prostitution, fort de notre expertise de terrain et de nos accompagnements médico-sociaux, nous souhaitons lutter et prévenir les risques de discrimination médicale liés à cette pratique . En Juin 2022, une demande de notre public a émergé nous incitant à instaurer des permanences gynécologiques sur nos deux antennes, à raison d’une fois par mois à Seraing et à la demande sur Liège.
Dans ce cadre, nous entendons lutter contre les violences gynécologiques liées à notamment à la marginalisation de ces personnes . Par nos contacts quotidiens avec les personnes exerçant la prostitution , les femmes précarisées ou encore les professionnels du réseau socio-sanitaire Liégeois, nous avons pu conclure qu’il est à l’heure actuelle difficile d’avoir accès des consultations gynécologiques pour plusieurs raisons :
- Suite à la nature de la profession qui entraîne une crainte de jugement de la part du corps médical
- En raison du coût de la consultation pour les femmes en situation de grande précarité
- Suite à la difficulté d’accès pour les personnes les plus marginalisées (polytoxicomanes, SDF, détenues , etc.).
Quelle est votre vision de l'accès aux soins à bas seuil pour le groupe cible de votre projet ?
Nous promouvons les mesures de prévention en matière de maladies infectieuses au sein de la population. Ces mesures préventives sont notamment la vaccination, l’hygiène et le dépistage.
Nous visons aussi à améliorer le niveau d’information et renforcer les aptitudes des populations en matière d’IST dont le VIH et les hépatites, prévention, réduction des risques, dépistages et traitements. Nous participons à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive de la population générale et des populations vulnérables en matière d’orientation sexuelle, d’identité et d’expression de genre, de politique de genre, de contraceptions, d’accès à l’IVG et de lutte contre les violences sexuelles.
Nous soutenons l’amélioration de la santé et les droits sexuels et reproductifs de la population en favorisant les conditions d’une sexualité épanouie et responsable. Le projet permet non seulement de répondre à une demande d’accès aux soins gynécologiques pour un public fragilisé mais aussi de :
• Rassurer le public à son droit légitime de tels soins dans le respect de leur personne et de leur différence
• et sensibiliser les professionnel sur les droits des patients et sur la manière d’éviter la violence des mots et des actes qui peuvent être observés / craints auprès du public ciblé .
Quelle est la méthodologie utilisée pour atteindre le groupe cible et dans quelle mesure est-elle préventive et/ou curative ?
Un accès inconditionnel à des consultations gynécologiques encadrées par des professionnels spécialisés et conscients de la problématique va ouvrir le champs d’un accès aux soins pour ces dernières.
Nos consultations à Icar sont fréquentées par un nombre croissant de personnes pratiquant la prostitution. L’accès aux soins gynécologiques pour les femmes qui se prostituent et en grande précarité .L’objectif principal de ce projet est de permettre à un public fragilisé et marginalisé d’avoir un endroit sécurisant et bienveillant où il pourra obtenir des soins adaptés sans jugement quant à leur liberté à la différence de genre, ou sexuelle ou autres. De plus, une sensibilisation auprès des professionnels du monde associatif et hospitalier sur une telle prise en charge spécifique et respectueuse est réalisée.
Sous-objectifs :
- Accès aux consultations gynécologiques
- Encadrement médical spécialisé bienveillant pour un public fragilisé par les violences de tous ordres dont gynécologiques
- Information et sensibilisation dans le réseau socio-sanitaire et hospitalier Liégeois avec l’aide de nos partenaires habituels régulièrement confrontés à ce public marginalisés.
- Accueil inconditionnel, sécurisé et gratuit
- Sensibilisation à l’importance d’un suivi gynécologique
Décrivez comment l'approche de ciblage garantit que les nouveaux bénéficiaires potentiels peuvent profiter de soins de santé à bas seuil.
L’ensemble de l’équipe (travailleurs sociaux et infirmier) va à la rencontre de notre public cible afin d’entrer en contact avec celui-ci sur son lieu d’exercice. Cette démarche est indispensable pour créer un lien de confiance avec nos bénéficiaires, pré-requis nécessaire à l’entame de tout suivi.
Afin de pouvoir assurer les consultations, nos infirmiers ont dû informer et sensibiliser le public mais aussi les professionnels du réseau liégeois et serrésien avec qui nous travaillons au quotidien. Une information systématique et vulgarisée sur cet accès a été réalisée.
Un travail de sensibilisation aux modes de contraception et de dépistage du col de l’utérus a été réalisé par nos infirmiers lors de chaque consultation et lors des maraudes de promotions des consultations.
Quels sont les résultats obtenus ou attendus et comment seront-ils mesurés (indicateurs quantitatifs et qualitatifs) ?
Indicateurs quantitatifs :
- nombre de permanences gynécologique sur nos deux antennes
- nombre de consultations gynécologique
- nombre de bénéficiaires lors des consultations
- nombre d'accompagnements réalisés suite aux consultations
- nombre de nouvelles admissions suite à l'ouverture des consultations gynécologique
Indicateurs qualitatifs :
- Une plus-value dans la prise en charge gynécologique des personnes exerçant la prostitution , des femmes précaires ou en encore des personnes transgenres, davantage sécurisée pour recevoir de tels soins.
- Une augmentation des prises en charges , une harmonisation dans les actes du corps médical et des professionnels socio sanitaires .
- Une conscientisation de la violence qui peut être exercée de manière inconsciente suite à ses représentations et à sa carte mentale par les professionnels qu’ils soient du monde médical ou non .
Comment le projet élabore-t-il une stratégie à long terme et qu'est-ce qui garantit que l'approche est transférable à d'autres contextes et/ou à d'autres échelles ?
- Une plus-value dans la prise en charge gynécologique des personnes exerçant la prostitution, des femmes précaires ou en encore des personnes transgenres, davantage sécurisée pour recevoir de tels soins.
- Une augmentation des prises en charges, une harmonisation dans les actes du corps médical et des professionnels socio-sanitaires.
- Une conscientisation de la violence qui peut être exercée de manière inconsciente suite à ses représentations et à sa carte mentale par les professionnels qu’ils soient du monde médical ou non.
- Pérennisation de nos consultations gynécologique
De quelle manière les différences entre les hommes et les femmes sont-elles prises en compte dans la méthodologie appliquée et les actions menées ?
L’objectif principal est donc de permettre à un public fragilisé et marginalisé d’avoir un endroit sécurisant et bienveillant où il pourrait obtenir des soins gynécologiques adaptés, sans jugement quant à leur liberté à la différence de genre, ou encore quant à leur travail du sexe.
La gynécologie touche à l’intimité des femmes. Il est encore fréquent pour les personnes prostituées d’appréhender cet examen à cause de maltraitances telles que le mépris, les remarques déplacées ou encore à la suite de discriminations basées sur leur choix de vie. De plus, nos consultations à Icar sont fréquentées par un nombre croissant de personnes transgenres pratiquant la prostitution. L’accés aux soins gynécologiques pour les femmes transgenres ayant réalisé une vaginoplastie ou pour les hommes transgenres est déjà source de difficulté dans le public transgenre général. Au vu des éléments susmentionnés, ces difficultés sont encore accrues pour les personnes transgenres qui se prostituent.
